lundi 31 mars 2008

Soutenons le blocage, soutenons les parents dans l'action

En tant que professeur du collège Maurice Thorez, et parce que j’ai participé et participe encore maintenant au mouvement de grève, je tiens à répondre à M. Eddajibi et au message qu’il a transmis aux parents d’élève.
Tout d’abord je voudrais rectifier deux choses :

Première rectification : la 1ère réunion du jeudi 13 mars était bien une réunion d’information qui voulait informer les parents d’élève des raisons de notre action et demander leur soutien. Mais depuis, nous nous sommes réunis à plusieurs reprises dans le gymnase Guimier, avec les collègues du lycée Maurice Utrillo et les élèves mobilisés de cet établissement. Ces réunions étaient bel et bien des assemblées générales de ville qui avaient pour but d’organiser l’action de toutes les personnes présentes décidées à agir pour s’opposer aux réformes et décisions prises par le rectorat pour nos établissements. C’est à ces occasions que les parents présents ont décidé de bloquer le collège, en toute légitimité.

Le blocage a été la forme d’action choisie :
Car nombre de parents ne pouvaient se déplacer en manifestation sur Paris,
Car elle permettait aussi d’alerter les autres parents qui n’étaient pas informés de ce qui se passait.
Le blocage a été maintenu plusieurs jours sans que les professeurs n’interviennent dans ce choix. La manipulation évoquée n’a pas eu lieu et quiconque est venu discuter avec les parentes qui bloquaient le collège s’est rendu compte qu’elles étaient parfaitement conscientes de ce qu’elles faisaient et de la raison pour laquelle elles le faisaient. Penser le contraire est une insulte à leur intelligence et leur maturité.

Deuxième rectification : pendant le blocage, les professeurs « n’attendaient » pas les élèves en salle des profs. La majorité d’entre eux se seraient mis officiellement grève si le blocage n’avait pas eu lieu.
Et au contraire, s’il y a une chose dont on peut se féliciter pour ce mouvement, c’est que justement les parents, les professeurs et les lycéens se sont rendus compte qu’ils se battaient pour la même chose : une école à la hauteur des difficultés que nous rencontrons et des ambitions que nous avons pour les enfants. Je trouve dommage qu’un parent d’élève, professeur de surcroît, pense que notre action n’allait pas dans ce sens.
Je tiens à signaler que les parentes qui sont venues bloquer le collège pour que notre mouvement prenne plus d’ampleur sont venues dans le froid, la pluie et le vent : je ne crois qu’elles l’ont fait pour le plaisir de rester à se faire tremper mais bien parce qu’elles pensaient réellement (et je crois avec raison) faire en sorte que l’avenir scolaire de leur enfant ne soit pas condamné.
J’ajouterai que justement pour l’année prochaine, tout se décide maintenant et donc qu’elles ont raison de se manifester maintenant. En septembre, il sera trop tard. De plus ces blocages permettent de se rendre au rectorat pour manifester notre mécontentement comme le conseillait M. Eddajibi.

Je comprends que les parents d’élève soient inquiets pour la fin d’année, les examens, qu’ils aient peur que les élèves prennent du retard. J’aimerais qu’il y ait d’autres moyens d’actions qui n’éloignent pas les enfants des cours. Mais il n’y en a pas d’autres !!! Les pétitions, les visites au rectorat : tous les établissements le font les uns après les autres sans résultats.
Croire que le blocage nuit à vos enfants, c’est une erreur, à mon avis. Ne rien faire, laisser l’école, le collège dans une situation dans laquelle vos enfants auront encore plus de difficultés à apprendre, ça c’est nuire à vos enfants et à nos élèves. Accepter les classes surchargées, des enseignements réduits à simplement lire et écrire, ça c’est nuire à leur scolarité.
Mardi 1er avril, la FCPE appelle nationalement à se joindre aux enseignants pour refuser les mesures qui affectent la rentrée prochaine, je crois que cela montre bien que ces actions de blocage allaient dans le bon sens.

Julie REGIS

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